News
#parcours : Alice MROWCZYNSKI, ST-GC 2018
MON PARCOURS ACADÉMIQUE
Je suis diplômée génie civil 2018 de l’INSA Strasbourg. Suite à l’obtention de mon diplôme, je me suis lancée dans une seconde formation d’ingénieur spécialisée dans le domaine du nucléaire : le génie atomique. Cette formation d’un an est dispensée par l’Institut national de sciences et techniques nucléaires (INSTN), qui est administré par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Le lien avec le génie civil et la maîtrise du béton n’est pas évident de prime abord, néanmoins ma formation initiale s’est révélée très complémentaire au génie atomique. Dans le monde professionnel, la double compétence génie civil/génie atomique s’est ensuite avérée rare et très recherchée des milieux industriels.
J’ai réalisé mon projet de fin d’études (PFE) de l’INSA Strasbourg au sein du groupe EDF. Ma mission consistait à capitaliser des informations et à définir une méthode pour la prescription des prestations de caractérisation et d’assainissement radiologiques des bétons contaminés dans les centrales en déconstruction d’EDF. J’y ai rencontré une ancienne élève du génie atomique qui m’a expliqué son parcours et les atouts de cette formation. L’environnement technique et complexe des technologies développées dans une centrale nucléaire ainsi que les débouchés professionnels envisageables m’ont poussé à tenter l’aventure.
UN PEU PLUS DE DÉTAILS
L’admission des candidats au génie atomique se fait sur dossier. La formation est accessible aux élèves détenteurs d’un diplôme d’ingénieur habilité par la Commission des titres d’ingénieurs ou en dernière année d’une des écoles partenaires de l’INSTN. L’INSA Lyon et l’INSA Val de Loire sont déjà partenaires pour des conventions « double diplôme » tandis que l’INSA Rouen et l’INSA Toulouse proposent des « conventions simples » avec l’INSTN.
La formation est délivrée dans deux sites de l’INSTN : Saclay et Cadarache ainsi qu’à l’École atomique de Cherbourg pour les élèves-officiers de l’Armée, amenés à exploiter et entretenir les réacteurs de propulsion navale. La demande de son centre d’affectation est réalisée au moment de la candidature. Un choix professionnellement motivé peut également conduire certains élèves civils (quelques places très limitées) à rejoindre la classe des élèves-officiers de Cherbourg.
Dans tous les centres, la formation est dispensée par des chercheurs du CEA et des intervenants du secteur nucléaire (EDF, Orano, IRSN…). Elle se compose en deux semestres, similaires à la dernière année à l’INSA.
Les sept premiers mois – de septembre à fin mars – se composent de cours intensifs sur la physique et le fonctionnement des réacteurs.
On y suit des cours magistraux sur la neutronique, la thermohydraulique, les matériaux, la radioprotection, la sûreté des installations… Le parcours est aussi enrichi de travaux pratiques. Des travaux pratiques sur le réacteur expérimental du CEA (ISIS aujourd’hui à l’arrêt et remplacé par une installation en réalité virtuelle) ou sur logiciels de simulation visent à appréhender le fonctionnement de nos réacteurs en situation normale ou accidentelle.
Sans devenir expert d’un domaine particulier, la formation permet d’avoir une approche globale et systémique des principes qui régissent le fonctionnement des centrales.
Ensuite, un stage de 5 à 6 mois en entreprise chez les grands industriels du secteur permet de mettre en application les compétences acquises.
POURQUOI JE RECOMMANDE LE GÉNIE ATOMIQUE
- La technicité des installations nucléaires : admirable !
- L’excellente réputation du génie atomique auprès des professionnels du secteur.
- Le diplôme d’ingénieur du génie atomique est le seul dans le domaine du nucléaire à être reconnu par la CTI.
- L’équipe pédagogique, toujours à l’écoute des élèves.
Le nucléaire est une énergie décarbonée qui nous permet d’être l’un des pays européens émettant le moins de gCO²eq/kWh produit.
CE À QUOI IL FAUT S’ATTENDRE
- Beaucoup d’heures de travail personnel.
- Une année aussi intense qu’intéressante.
OÙ ÇA M’A MENÉ
Les débouchés sont multiples.
J’ai par exemple réalisé mon stage du génie atomique au sein de Naval Group à Toulon. Le groupe y est chargé de la maintenance des sous-marins nucléaire d’attaque de la marine française.
Pour mon premier poste, j’ai choisi EDF. Je suis aujourd’hui ingénieure opérationnelle cœur combustible. Mon service, rattachée à la direction de la production nucléaire d’EDF est situé à Lyon et s’occupe du soutien aux centrales nucléaires et de la rédaction des dossiers touchant à la recharge en combustible des cœurs des réacteurs. Nous réalisons notamment les plans de rechargement du cœur qui indiquent à quel emplacement un assemblage combustible doit se trouver par rapport à ses caractéristiques. Une hotline permet également à toutes les centrales de nous contacter jour et nuit pour tous problèmes majeurs concernant les sujets liés au combustible et à sa mise en œuvre.
Dans les prochaines années, je serai amenée à évoluer sur un poste équivalent au sein même d’une centrale, et mon profil génie civil avec une forte composante terrain sera très utile. C’est avec cette perspective que j’ai été embauchée et il est clair que l’originalité de la double compétence génie civil/génie atomique m’a permis d’obtenir ce poste.
Par
Aucun commentaire
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.