Echos des groupements
GROUPEMENT A&I LORRAINE
Visite du Laboratoire ANDRA à Bure, le 18 janvier 2024 par Gilles BLONDEY.
A l'origine, la visite devait porter sur les installations de surface du laboratoire de recherche d’enfouissement des déchets nucléaires CIGEO de Bure où 724 salariés travaillent, soit un peu plus de 50% des salariés de l’ANDRA (Agence Nationale des Déchets Radioactifs).
L’intérêt technique et scientifique du projet a conduit le bureau à proposer une visite du laboratoire souterrain où sont menées des analyses du comportement du sous-sol, des expériences de forage des galeries et des tests de réversibilité du stockage. Notre guide nous donna quelques explications : CIGEO, Centre Industriel de Stockage Géologique, est destiné à stocker de manière réversible, à partir de 2035, en stockage profond pendant une période d’activité de 100 ans, 85 000 M3 de déchets de moyenne activité (MA), à vie longue, 75 000 M3 et, de haute activité (HA), 10 000 M3.
Les déchets les plus dangereux sont essentiellement issus de l’activité électronucléaire et de défense. Les déchets HA seront stockés dans 935 alvéoles de 90 cm de diamètre et 150 m de longueur et les déchets MA dans 22 alvéoles de 8,4 m de diamètre et 600 m de longueur.
Schéma du stockage qui s’étendra sur une surface de 296 ha
Depuis 2000, date de démarrage du creusement du laboratoire souterrain, plus de 2 000 mètres de galeries furent percées; chaque année, des longueurs supplémentaires sont réalisées. Ce sont plus de 28 000 capteurs qui remontent quotidiennement un peu moins 2,8 millions de données.
Il fut temps de descendre à 500 mètres sous terre pour découvrir les activités après que les consignes de sécurité, et conduite à tenir en cas d’incendie, furent données (on nous montra comment utiliser le masque d’évacuation avant d’accéder aux entrailles de CIGEO).
La guide nous expliqua le schéma des galeries du laboratoire, les principes de mesure des différentes données, et les évolutions de leur stockage, au début sur disquettes, CD Rom qui étaient remontés chaque jour à la surface; aujourd’hui, les données transitent, en temps réel, via une fibre optique. Une équipe de 60 personnes travaille en 5 équipes au fond.
Dans les galeries, nous pûmes voir les capteurs qui mesurent l’hygrométrie, la température, la vitesse de déplacement de l’eau entre la surface et le fond (300 ans), la déformation des alvéoles et les différentes poussées terrestres. Les capteurs ayant détecté la poussée de la chaîne des Alpes à plus de 400 kms, les galeries furent orientées, en conséquence, dans l’axe de cette poussée afin d'éviter leur déformation.
Les premiers travaux de percement mirent, eux, en évidence qu’il fallait attendre une année avant de mettre en place le soutènement afin d'attendre qu'une déformation de plusieurs mm se stabilise.
Nous découvrîmes toutes les techniques de percement des galeries des déchets de MA (tunnelier, brise-roches, haveuse), le choix des machines dépendant de la longueur des galeries, et des alvéoles HA. Toutes ces machines de plusieurs tonnes ont été descendues démontées car les monte-charges sont limités à 3,5T. Notre guide nous autorisa à prendre une photo devant une galerie de 8,4 m de diamètre correspondant aux alvéoles MA.
De gauche à droite Gilles, Lionel et Alban
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