Les échos des groupements

REUNION DE LA PROMO 1959

 

La réunion 2024 aura marqué un changement notable par rapport à  nos habitudes : pour la 1ere fois, elle a été organisée en septembre, alors qu’elle se tenait d’habitude en mai. La raison en était qu’il fait le plus souvent meilleur en septembre, selon l’avis d’un de nos membres les plus assidus (dont je ne citerai pas le nom, à cause du RGPD) ! Mais comme toutes les statistiques ont leurs exceptions, la météo n’a pas été clémente cette année en septembre ! De quoi  rappeler une chanson de 1974 (un demi-siècle déjà, comme le temps passe …) dont le titre était « Senior Météo », dans laquelle Carlos se moquait avec humour des imprécisions de Météo-France présentée alors par Albert Simon !

Mais revenons à nos moutons (ou plutôt à nos vaches, cela cadre mieux avec Montbéliard) : nos trois Franc-Comtois, Claude ALBIZATI aidé de Jean-Paul BOUVIER et de Jean-Marie GILLET, avaient proposé le Nord de la Franche-Comté. Bien sur, certains auraient pu penser : « qu’y a-t-il à voir dans le Nord de la Franche-Comté » ? Eh bien, nos trois « G.O » nous ont montré qu’il y avait beaucoup de choses à découvrir dans cette belle région pleine d’histoire.

Le point de rendez-vous choisi était le Campanile tout proche de la gare TGV de Belfort-Montbéliard, une très bonne  idée vu que plusieurs d’entre nous venaient par le train. Nous étions donc 20, y compris les conjoint(e)s, à nous y retrouver le soir du 1er jour. Pour ceux qui arrivaient en début d’après-midi, une visite de Montbéliard  était prévue, la dizaine de km séparant l’hôtel de cette ville étant effectuée en covoiturage. La visite a failli être perturbée par un orage qui, heureusement, est vite passé et le soleil est revenu. Visite très intéressante, commentée par les soins d’Anaïs, notre charmante guide de l’OT. Montbéliard fut en effet une ville protestante faisant partie du Duché de Würtemberg jusqu’en 1793. De cette époque nous sont restés un château médiéval (XVe siècle, mais actuellement en cours de travaux), le temple luthérien Saint-Martin (1601-1607), également en cours de rénovation, soutenue par la Mission Stéphane Bern, l’ancien hôpital, ainsi que plusieurs hôtels Renaissance tels que ceux de Franquemont (1559) et Forstner (1597). Après cette visite, retour à l’hôtel pour le pot de bienvenue suivi du premier diner en commun à l’excellent restaurant « Le Cook O Vin » à côté de l’hôtel.

 

 

Le lendemain matin, la pluie a refait son apparition pour nous rendre à  Ronchamp, en Haute-Saône, cette fois en car conduit par notre sympathique chauffeur(e) Brigitte. Elle nous a fait monter sans fatigue la côte menant à la colline de Bourlémont sur laquelle Charles-Edouard Jeanneret, plus connu sous le nom de Le Corbusier, fit édifier la chapelle de Notre-Dame du Haut en 1955 (tiens, une date  qui nous rappelle quelque chose) ! Nous avons eu la chance de faire cette visite commentée par Jean-Jacques VIROT, Président de l’Association N.D. du Haut, qui a été professeur d’Architecture à l’ENSAIS / INSA de Strasbourg, et nous a expliqué en détails le conception et la construction de cet ouvrage unique. Celui-ci a été complété en 2006 par le Monastère Ste Claire (qui comprend la Porterie d’Accueil), œuvre de l’Architecte Renzo Piano. A la suite de cette passionnante visite, un excellent déjeuner nous a été servi sous la forme d’un buffet de spécialités italiennes. Ajoutons que Ronchamp a été le siège d’une exploitation de mines de charbon depuis le milieu du XVIIIe siècle jusqu’à leur fermeture en 1958 (avec le puits le plus profond de France, de 1010 mètres, creusé en 1900), mais que le timing de la journée ne nous a pas permis de visiter. La photo de groupe a été réalisée à l’aide d’un drone piloté par Jean-Louis Albizati.

 

L’après-midi, Brigitte et son car nous reprennent pour nous rendre à Belfort que nous allons visiter. Le soleil a enfin chassé la pluie, et nous apercevons au loin le Ballon d’Alsace. La visite de Belfort se fait en petit train touristique, ce qui nous évitera de monter à pieds les pentes assez fortes de la citadelle. Rappelons que Belfort faisait partie du département du Haut-Rhin jusqu’en 1870, ce qui explique le style alsacien de la vieille ville. Auparavant,  Belfort avait appartenu aux Habsbourg, puis à la Maison de Bourgogne jusqu’à son rattachement à la France par Louis XIV en 1659, la Franche-Comté dans son ensemble ayant suivi en 1678. Et c’est en 1687 que Vauban a commencé la construction de sa citadelle, destinée à protéger la France des invasions venant par la « Trouée de Belfort », et qui a été peu à peu modernisée jusqu’au XIXe siècle.

 

La  visite commence au  parking de l’Arsenal, d’où nous avons une vue d’ensemble sur la citadelle avec le célèbre Lion de Bartholdi, de 22 m de large et 11 m de haut, réalisé de 1875 à 1880 pour rendre hommage au Colonel Denfert-Rochereau qui résista aux Prussiens en 1870-1871.  Ce monument a eu l’honneur d’être choisi comme le Monument Préféré des Français en 2020.  Par les quartiers anciens et la Petite Fontaine (1617), notre petit train nous fait entrer dans la citadelle par la Porte de Brisach (1687) et nous emmène jusqu’à la Cour d’Honneur. Quelques marches à monter, et nous arrivons sur les remparts, d’où nous avons une superbe vue circulaire sur la ville et ses forts, les Vosges, la Forêt Noire et le Jura sous le soleil retrouvé. Et c’est la redescente pour la suite de la visite de la ville, avec la Place d’Armes, son kiosque et la cathédrale Saint Christophe en grès des Vosges (1727), le Marché Fréry (1904), la place de la République et le monument des Trois Sièges : ceux de 1814 par le Commandant Legrand (qui n’était pas grand), de 1815 par le Général Lecourbe (qui n’était pas courbé), et de 1870-1871 par le Colonel Denfert-Rochereau (dont la statue est en bronze et non en fer), d’où leur surnom des « Trois Menteurs » ! Puis retour au parking de départ pour reprise de notre car et retour à l’hôtel pour le diner.

 

 

 

 

 

Le 3eme jour est consacré au nord du département du Doubs. Le temps est tout gris, la pluie n’est  pas encore au rendez-vous mais on la sent toute proche. Elle nous laissera tout de même un répit durant la matinée pour la visite du château de Belvoir, à une cinquantaine de km au sud de Montbéliard. Le château apparait tout à coup dans une campagne de collines verdoyantes et de pâturages remplis de vaches de race « Montbéliarde ». Perché sur un promontoire dominant le Val de Sancey à 650 m d’altitude, il s’agit d’un château fort dont la construction a débuté en 1224, donc voici exactement 8 siècles. Détruit en grande partie par les armées de Louis XI en 1480, il a été reconstruit puis modernisé au  XVIIe siècle par la Famille de Cusance. Abandonné au XIXe siècle, il sera racheté par le peintre Pierre Jouffroy  en 1955 et restauré. Après avoir franchi la Porte Piétonne et admiré le donjon depuis la Grande Cour, nous pénétrons dans l’édifice pour visiter la chapelle, puis la salle des gardes, les cuisines, le « poêle » (pièce chauffée par un conduit adossé à la cheminée), puis la grande salle voutée. De là, un escalier nous mène à la Salle d’Honneur, puis à l’antichambre débouchant dans le Salon de Madame Marsan. Après cette intéressante visite guidée par les soins du fils du peintre Jouffroy, nous admirons le magnifique paysage malheureusement noyé de brume, puis reprenons notre car, toujours conduit de main de maître par Brigitte sur les petites routes sinueuses du Doubs, pour nous rendre à Ornans où nous accueille … la pluie.

 

 

Après un excellent déjeuner au restaurant « La Table de Gustave », nous allons visiter le musée dédié au célèbre peintre, aménagé en 1971 et agrandi en 2011 dans sa maison natale au bord de la Loue. Gustave Courbet est, en effet, né à Ornans en 1819. En 1839, il  « monte » à Paris où il va connaître la consécration, mais retourne régulièrement à Ornans. Malheureusement, son implication dans l’insurrection de la Commune de Paris (1871), et l’accusation d’avoir voulu détruire la Colonne Vendôme, lui valent un séjour en prison et une amende qui, ne pouvant pas la payer, l’obligent à s’exiler en Suisse où il meurt en 1877. Après la visite du musée, nous aurions souhaité nous promener le long de la Loue, la rivière qui traverse Ornans, bordée de pittoresques maisons de bois. Mais Monsieur Météo nous gratifiant d’une pluie persistante, seuls quelques courageux (toujours les mêmes …) ont bravé le temps en allant sur le pont afin de prendre quand même quelques photos. Puis c’est le retour à l’hôtel pour l’apéritif et le diner de fin de séjour, toujours au « Cook O Vin » et toujours aussi savoureux.

 

A la fin du repas vient la traditionnelle question : que fait-on en 2025 ? Cette année « en 5 » marquant les 70 ans de notre entrée à l’ENIS, la réunion devrait se tenir en Alsace. Mais étant donné son caractère exceptionnel et la recherche d’un programme reposant, Willy KRESSER propose une croisière sur le Rhin au départ de Strasbourg. Il s’est de suite renseigné sur les conditions de cette croisière qui nous mènerait jusqu’au célèbre site de la Lorelei, à la mi-septembre 2025. En attendant, nous ne pouvons que féliciter nos Organisateurs pour ces 3 jours passés dans le Nord Franche-Comté, à la fois pour la qualité des visites et de l’accompagnement, et pour l’intérêt touristique que présente cette région un peu méconnue. A l’an prochain donc sur le Rhin … et tous en bonne santé !

 

Raymond HOULLIER (ST E 59)